MOSCOU, 21 décembre. /TASS/. Les États-Unis tentent de renforcer le plafonnement des prix du pétrole russe, dont la mise en œuvre a été sérieusement ébranlée au cours des six derniers mois, constate Kommersant. Le département américain du Trésor a ainsi renforcé les sanctions à l’encontre de « négociants en pétrole peu connus et aux structures de propriété opaques » qui travaillent avec le pétrole russe depuis le début des hostilités en Ukraine. La liste SDN (Specially Designated Nationals and Blocked Persons List) comprend désormais Bellatrix Energy et Covart Energy, basées à Hong Kong, ainsi que Voliton DMCC, basée aux Émirats arabes unis.
Jusqu’au printemps 2022, les principaux négociants internationaux tels que Trafigura, Vitol et Glencore réalisaient l’essentiel des opérations avec le pétrole russe, mais dans le contexte des sanctions, ils se sont progressivement retirés de la coopération avec les compagnies pétrolières russes. Ces dernières ont également été contraintes de réorienter les matières premières du marché européen vers le marché asiatique. Dans le contexte des sanctions imposées aux compagnies pétrolières publiques russes, les négociants bien connus ont été remplacés dans les opérations pétrolières russes par des sociétés aux propriétaires inconnus enregistrées dans des juridictions « amies ».
La plupart des négociants qui négociaient le pétrole russe à la fin de 2022 ont disparu du marché et, de la même manière, les entreprises touchées seront remplacées par de nouvelles, note Viktor Katona de chez Kpler. Le russe Sovcomflot sera confronté aux plus gros problèmes, car Sun Ship Management est devenu une solution provisoire pour sa flotte lorsqu’elle a délocalisé ses opérations de Chypre aux Émirats arabes unis. Aujourd’hui, elle devra probablement réenregistrer sa flotte auprès d’une nouvelle société, note l’expert. Les sanctions n’auront pas d’impact sérieux sur le marché, car des dizaines de négociants travaillent avec le pétrole russe et d’autres entreprises remplaceront celles touchées par les sanctions, estime de son côté Sergueï Kondratiev de l’Institut de l’énergie et de la finance. Toutefois, l’intensité des sanctions a augmenté ces derniers mois, ce qui exerce une pression sur le marché, selon l’expert.